Courir un marathon avec un diabète ?

Début avril débute le marathon de Paris. Cela vous donne des idées : pourquoi pas vous lancer dans l’aventure pour une prochaine édition ? Voici quelques conseils de pro pour préparer un marathon quand on a un diabète…
Se faire coacher en vue du marathon
Que l’on soit atteint de diabète ou non, préparer un marathon exige de la discipline : il faut se plier à des entraînements hebdomadaires et à des routines parfois difficiles à tenir. « Etre coaché est un plus, être coaché par un marathonien est un gros plus » résume Jérôme Trublet, entraîneur sportif, préparateur de marathoniens et président de l’Union Sport et Diabète. L’Union Sport et Diabète propose des stages sportifs au cours de l’année et dispose de coachs référents, un vrai plus pour se préparer à un marathon dans de bonnes conditions.
Connaître son diabète
Chaque diabète est différent : il est donc essentiel de tester son taux de glucose sur des courses de longueur et de durée variable.
« Avec une pompe à insuline et un lecteur de glucose en continu, c’est évidemment beaucoup plus simple, précise Muriel Tschudnowsky, diabétologue et spécialiste de pratique du sport chez le diabétique. Certains lecteurs en continu proposent des indications sous forme de flèche de tendance, en plus du taux de glucose, c’est intéressant pour savoir si le glucose continue à chuter par exemple, ce qui permet de mieux prévenir les hypoglycémies.
Dans tous les cas, il est essentiel de demander à son diabétologue de pouvoir suivre des sessions d’éducation thérapeutique sur le diabète. On peut en trouver dans toute la France, ce sont des sessions individuelles ou collectives qui permettent d’apprendre à gérer sa glycémie, à se resucrer au bon moment, à prévenir les hypoglycémies… Essentiel au quotidien, et encore plus quand on se prépare à un marathon. »
Gérer sa glycémie pendant la course
Il existe quelques grandes règles de base que suivront les marathoniens atteints de diabète pendant la course. Un exemple avec un coureur qui porte un lecteur en continu et une pompe à insuline.
- Avant la course : 30 minutes avant le départ, baisser le débit de base de la pompe à insuline, en général de 30 à 80%. « Certains coureurs arrêtent même leur pompe pendant 2 ou 3 h » précise le Dr Tschudnowsky.
- Pendant la course : on surveille régulièrement son taux de glucose avec le lecteur en continu. On se ravitaille aux stands situés à des intervalles réguliers sur le parcours, mais on pense également à se resucrer si besoin avec des gels ou des boissons entre deux stands, en fonction de l’évolution du taux de glucose. « Il faut prévoir de consommer au moins 20 g de glucides par demi-heure à peu près, soit entre 20 et 40 g par heure » explique le Dr Tschudnowsky.
- Après la course : la course terminée, on remet le débit habituel, de base, d’insuline et on essaie de prendre une collation pour reconstituer ses réserves en glucides et en protéines, avec par exemple, un lait fraise ou un chocolat au lait. Puis un repas sera pris dans la foulée, avec apport normal en glucides et protéines.
Se lancer dans la course
Et n’oubliez pas : le diabète n’est pas un frein à la pratique du sport, il est possible de se lancer dans une aventure comme un marathon. Dans tous les cas, parlez-en à votre diabétologue, qui vous donnera les conseils nécessaires, vérifiera que vous n’avez pas de contre-indications à la pratique du sport et pourra vous orienter vers des associations locales de sportifs atteints de diabète.Pour en savoir plus et trouver des coachs référents dans le marathon : https://www.unionsportsetdiabete.com/
INSTIT2203ADC192i- Septembre 2018